J’ai testé le RAW sur le 5D III, heureux possesseur d’une carte rapide de chez Lexar je me suis lancé dans l’aventure. Depuis le temps que tous le monde en parle de ce RAW 12 bits en full HD sur les boitiers 5D mark III il était temps de tenter l’aventure. Depuis 2 jours en test intensif à la maison, je peux vous livrer mes premières impressions à chaud. Mais tous d’abord je vous laisse regarder le petit clip que j’ai tourné ce matin pendant les 5 premières minutes de ma journée.
Ce qui saute aux yeux tous d’abord: la latitude !!! Les images disposent d’une plage dynamique bien plus étendu. Ceci étant du au images 12bits (dans un conteneur 14bits). Cela va permettre de retrouver des détails dans les ombres ou de faire apparaitre du détail dans les zones habituellement cramées.. Également la balance des blancs étant incorporée, c’est un bonheur de jouer avec en post production tranquillement devant sont bel écran étalonné plutôt que dehors en plein soleil. C’est la tous l’avantage du RAW, les possibilités d’étalonnage colorimétrique sont infinies. C’est époustouflant, même si on n’atteint pas le niveau d’une caméra RED ou ARRI, on se rapproche vraiment du même rendu colorimétrique. Viens ensuite le piqué. En effet les images sont largement plus détaillées qu’avec la compression habituelle du H264. En revanche le lissage est largement supérieur sur ces caméras que chez RED par exemple, pour 8000 $ de moins que l’entrée de gamme de ces boitiers on ne va pas se plaindre.
Tous le monde le sais cela à un prix. Le faible coût d’un 5D mark III pourrait en tenter plus d’un. Mais on parle bien là d’un appareil photo. Ce n’est pas une caméra professionnelle. Beaucoup d’éléments prouvent qu’il n’est pas possible d’utiliser se genres d’outils pour de vrais productions à budget.
- Tous d’abord la durée de vie de la batterie est très raccourci. Une demi batterie pour remplir ma carte de 32Go sois 5 minutes d’enregistrement vidéo.
- L’espace occupé par les RAWs est conséquent. 5 minutes = 32Go à la louche. à 70€ la carte ça reviens vite très chère.
- L’appareil plante régulièrement ce qui n’est pas particulièrement rassurant. Je rappel ainsi que l’installation de Magic Lantern sur votre boitier est à votre entière responsabilité. Attention donc.
Tous ceci me porte à croire que l’utilisation en situation difficile, en voyage ou loin du studio devient très vite impossible. Je pars bientôt à l’aventure dans le Caucase je pourrais surement en dire plus après. Affaire à suivre donc 🙂
Bonjour Alex,
Merci pour l’article c’est toujours intéressant de voir différents avis concernant ML et son utilisation en RAW.
Je voulais le compléter un peu l’article en partageant mon expérience avec ML qui remonte depuis 2013. Les choses ont vraiment bien évoluée, le workflow qui avant demandait pas mal de main d’œuvre se trouve maintenant « simplifié ». ML en raw est pas mal pointé du doigt à cause du workflow que ça occasionne justement et c’est souvent à cause de ça qu’il est déconseillé pour un usage pro, mais il ne diffère pas tellement d’une utilisation faite avec une RED/Arri/BM quand on a tout les outils en main. A mon sens, le 5D mark III peut réellement être une camera pro à condition de bien bien bien le connaitre, un débutant sera vite déconcerté.
Déjà premièrement la prise de vue et les réglages sont importants si on veut nettement se rapprocher d’une qualité « pro » digne d’une Arri ou RED récente, bon évidement avec les 11.7 de dynamique du 5D mark III ça demande de la rigueur, mais souvenez vous qu’il y’a pas si longtemps, RED et BM ainsi que des camera pro de chez Canon comme la C300 était aussi en 12DR ! C’est donc là qu’il va falloir dissocier la camera et celui qui l’utilise pour optimiser ses capacités et ne pas trop se focaliser sur ces termes techniques qui peuvent générer des complexes 🙂 même si toute-fois je songe à faire un upgrade de mon matos en lorgnant sur la gamme Kinefinity et la nouvelle TERRA qui devrait sortir un jour, car en ce moment il n y’a pas trop de nouvelles..
Bon venant en à la pratique :
-Le matériel :
Oui le problème avec le RAW c’est la place que ça prend, mais avec deux cartes de 64go (voir la marque komputerbay) c’est plus trop un problème sachant qu’une prise dure environs à peine 15/30 secondes (pour de la fiction/ court-métrage/entreprise etc) donc environs 700mo en moyenne.
Je recommande aussi l’utilisation d’un DD externe de 2to pour vos projets et stocker vos DNG une fois convertis
Pour du voyage, avec deux cartes de 64go et un petit PC à disposition pour le vidage il y’a aucun problème (je l’ai déjà fait de nombreuse fois, je n’ai jamais eu de problème)
Je recommande au moins 2 batteries et éviter de rester trop longtemps en liveview (les nouvelles batteries LP E6 ont plus d’autonomie).
– La prise de vue et enregistrer en RAW :
Dans un premier temps, je déconseille l’utilisation de l’option « Global draw » lors de l’enregistrement (risque de « pink frame » notamment avec le focus peaking ), si vous souhaitez utiliser les cropmark scope au ratio 2:35:1 vous pouvez toujours coller des petits bouts de scotch en haut et en bas pour avoir le bon cadrage ou bien utiliser un moniteur mais quand on fait du run and gun on veut pas s’encombrer.
L’option « FPS override » est aussi déconseillé si vous ne faite pas de timelapse.
Avoir un œil sur l’histogramme et les zébra (avant enregistrement donc) pour exposer à droite car le capteur pourra mieux exploiter sa plage dynamique dans les hautes lumières (faire gaffe de ne pas non plus cramer l’image)
Ne JAMAIS dépasser les 1200 ISO et se baser sur les ISO natif du 5D mark III, qui sont compris entre 160 et 320.
L’utilisation d’un filtre ND variable est également VIVEMENT conseillé pour de la prise de vue en extérieur pour pouvoir utiliser n’importe quelle ouverture de son optique et avoir un meilleur contrôle de l’exposition.
– Dérushage et conversion des RAW en DNG
Pour se faire il y’a plusieurs outils
RAWmagic pour mac
RAW2CNDG pour win
MLVmystic win et mac (je crois)
MLV viewer
MLVconverter
MLVFS
J’utilise personnellement raw2cdng v1.7.5 car j’le trouve simple et rapide, puis il a l’avantage de garder un maximum de métadonnées et de faire des DNG propres.
Une fois l’extraction des DNG faite, vous allez vous retrouver avec un dossier et à l’intérieur une séquence de DNG : Vous êtes prêt à utiliser votre logiciel d’étalonnage et pour ça j’utilise Davinci Resolve 12.5. car c’est LE meilleur logiciel dédié à ça.
– Etalonnage sur Resolve
Dans un premier temps on va importer nos séquences dans la timeline mais on va aussi configurer notre projet pour optimiser l’utilisation des DNG, et pour ça Davinci Resolve 12.5 dispose d’une options très pratique qui consiste utiliser l’espace couleur d’autres cameras.
Nous allons utiliser l’espace couleur de la ARRI alexa ! Youpi 🙂 ça aura l’avantage d’encore mieux exploiter la plage dynamique de nos DNG et avoir un vrais rendu flat pour l’étalonnage.
Bon pour ça il va falloir aller dans File > Projet setting > Master projet setting
Voir l’option color science, et sélectionner » DaVinci YRGB Color managed »
Maintenant il faut aller dans color management dans les options de gauche et procéder comme ça :
Cocher la case « Use separate color space and gamma »
Imput color space : rec 709 – Linear
TimeLine color space: Arri Alexa V3 – Arri Log C
Output color space : Bybass –
Il existe aussi un pack de LUTs qui porte le nom de « Cinelog-C » dédié aux RAW de ML qui permettent de faire cette conversion.
Vous allez voir après ces changements que votre image sera donc comme aplati et laiteuse, vous êtes maintenant prêt à faire votre correction de la BDB, couleurs, corriger l’exposition avec « lift gamma gain », application de LUTs dédiées pour les Arri Alexa aussi.
J’utilise personnellement le plug in « Film Convert pro » en utilisant ses LUTs avec le profil camera (gratuit) dédié aux arri alexa : http://www.filmconvert.com/download/camera-profile
Une fois l’étalonnage fait, j’exporte en DNXHD 422 ou Prores 422 pour ceux qui sont sur MAC, et je monte sur premiere pro.
J’ai fini 🙂
J’espère que mon post saura être utile pour ceux qui passent par là !
A bientôt.